Portrait ...... Amit

Publié le par charles

Amit est l’Indien qui m’accueillit pour trois nuits à Jaïpur, la capitale du riche état Indien du Rajasthan.

 

De son nom complet Amit Jaïn, qui indique son obédience à la religion Jaïne, une religion mineure en Inde mais respectée du fait de sa croyance fondamentale en la non-violence et le respect de toute vie, valeurs prônées par Gandhi notamment. Les plus fondamentalistes des Jaïns se couvrent la bouche de tissu afin d’éviter qu’in insecte puisse y entrer par inadvertance et ainsi en périr.

 

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Amit Jaïn donc, ce patronyme peu recherché favorisant l’identification par leurs pairs, ne me semble pas être un fondamentaliste. Il a 29 ans et vit en lisière de Jaïpur, au sein d’un quartier agréable, dans une grande maison qui serait belle si elle n’était pas en travaux qui semblent suspendus depuis belle lurette dans les étages supérieurs. Amit, sa femme et leur adorable fils vivent dans trois pièces du rez-de-chaussée qui semblent leur convenir parfaitement, et qui sont aménagées de façon coquette. Je suis rentré en contact avec Amit en qualité de couchsurfer, et je ne tarde pas à m’apercevoir qu’il accueille très fréquemment des baroudeurs du monde entier. Un Tchèque est d’ailleurs présent lorsque j’arrive. Il est en break professionnel, et semble prendre le temps de vivre puisque sa journée s’est passée au parc et qu’il envisage de réitérer l’expérience le lendemain. Alors que de mon côté j’ai dressé la liste des choses à voir et à faire à Jaïpur, et apparaît en conséquence comme un hyperactif à ses yeux.

 

Amit a hébergé plus de deux cents couchsurfers, ce qui explique qu’il me paraît plutôt blasé par mon arrivée. Non que je m’attende à un tapis rouge déroulé, mais l’excitation de la rencontre et des échanges qui pourraient s’ensuivre retombe vite.

Il est ceci dit plutôt aimable, à défaut d’être sympathique, mais affiche une certaine arrogance. Au fil des jours, j’apprends à le connaître. Parti de rien, d’un village pauvre du Rajasthan, il est arrivé à Jaïpur pour poursuivre des études supérieures, et a vécu chichement, travaillant en dehors des cours et dormant dans la rue, pour y parvenir. Et il y est parvenu, puisqu’il est aujourd’hui responsable d’un centre d’appels pour une mutuelle d’assurances anglaise, encadre cinquante personnes et gagne selon lui la bagatelle de 2 800 euros par mois. Je suis estomaqué, car je l’avais pris au départ pour un digne représentant de la classe moyenne Indienne que j’ai l’occasion d’observer en traversant l’Inde, mais il fait en réalité partie des nantis. Ce salaire, déjà correct en Europe, est pour l’Inde astronomique !

Amit a ainsi pris cette posture du parvenu, troublante pour moi car je ne m’attendais pas à la rencontrer ici.

 

Un  autre sujet d’étonnement sera ses horaires de travail. Je le vois le matin traîner en caleçon jusqu’à 11 heures du matin et être revenu pour 16h30 environ. Il prend le temps de vivre, de se délasser (de trainer), malgré des responsabilités et un salaire conséquents, et je me demande si ce n’est pas lui qui a raison, si je compare au stress et à la pression que s’infligerait un homologue dans une grande ville Européenne.

 

Un Indien étonnant, qui ne manquera pas de me proposer avant mon départ de monter une affaire Indo-Française, dans les coussins du Rajasthan cette fois-ci, et que je quitte néanmoins ravi car j’ai pu observer une autre des innombrables facettes de l’Inde à travers lui.

 

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A
Bières, chiquitas... Ça ressemblerait presque au pays basque ça !<br /> Bonnes vacances à toi aussi alors :-).
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