Interlude

Publié le par charles

Une fois le retour de mes missions de l'hiver au Népal et en Inde digérés, vint le temps de la réflexion : Qui suis -je ? Que vais-je faire dans les prochains mois ? Hollande ou Sarkozy ? Dois-je me réabonner au Parc des Princes ? Autant de questions existentielles...

 

Lors d'une coupure professionnelle, le temps ne passe pas de la même façon, ce qui est à la fois un danger et une opportunité. Danger de s'y habituer et de se laisser happer dans une vie située en marge de la société, tendance à la procrastination en sont les meilleurs exemples.

La contrepartie de ce temps qui passe, c'est qu'il permet d'avoir les idées claires. Une vraie réflexion de fond n'est pas simple à entreprendre lorsqu'on travaille et qu'on a le nez dans le guidon. A ce moment-là, l'horizon est restreint, délimité par des frontières constituées d'empilements de « to-do-list », de réunions, de « calls » et d'échéances diverses et variées. La disparition de ces frontières offre une liberté inédite. Le paysage change, et sera constitué au choix d'abysses, de montagnes à gravir ou d'un désert sans fin. L'être humain a besoin de buts, d'objectifs, et se tournera volontiers vers ces montagnes dont l’ascension lui procurera le meilleur défi. Mais une fois le sommet atteint, seul face à soi-même, comment va se dessiner la prochaine étape ?

Après cette expérience extraordinaire de quatre mois en Asie du Sud, et après avoir transformé quelques rêves en réalité, voilà où j'en étais. Avec le temps va, tout s'en va, mais avec le temps tout peut venir aussi. C'est ainsi que je décidai du type de poste et d'entreprise que je souhaiterai rejoindre. Cela est venu progressivement, tranquillement, jusqu'à apparaître comme une évidence.

 

 

L'heure des choix

 

Mais le mois de mai s'achevant, est née aussi la volonté en quelque sorte de « boucler la boucle », et de repartir en missions et voyage, pour une durée de trois mois, et de revenir en octobre pour attaquer une nouvelle phase redoutée de tous : la recherche d'emploi.

Ainsi, presque une année de coupure se sera déroulée à ce moment-là, durée symbolique qui me mettra l'esprit en paix et rassasié d'aventures.

 

L’Amérique du Sud apparut très vite comme le continent vers lequel me tourner. Connaissant l'Amérique centrale (Mexique, Guatemala), et le seul Pérou plus au sud, j'avais envie d'en découvrir davantage. Par ailleurs, la barrière de la langue me semble moins forte qu'en Asie du Sud. En effet, même si cela peut sembler paradoxal étant donné que je parle moins bien l'espagnol que l'anglais, il s'est avéré pendant mes missions au Népal et en Inde que l'anglais était finalement assez peu et mal parlé. Cela put être frustrant, notamment avec les enfants de Sri Mayapur. En Amérique du Sud, hispanophone (hormis le Brésil) par excellence, l'écart de compréhension sera bien moindre, et il me reviendra de dérouiller rapidement cet espagnol peu utilisé en France.

 

Je me mis en contact avec Développement sans frontières (DSF), mon association en France qui envoie des volontaires dans des associations locales en Asie, Afrique et Amérique du Sud.

Nous avons ciblé ensemble mes souhaits et les destinations possibles.

Ayant assez peu de temps, je souhaitai cette fois-ci effectuer une mission opérationnelle et une mission exploratoire. Pour rappel, la mission exploratoire consiste en une prise de contact avec une association locale. L'objectif est, à travers différents entretiens, visites de sites de l'association, de comprendre son activité et ses besoins futurs de volontaires, afin de lui envoyer depuis la France dans le futur des personnes adaptées et motivées. Un autre pan de la mission exploratoire est l'enquête sur le pays, la ville, à travers différentes thématiques comme la sécurité, la santé, l'économie, la politique, etc. C'est ce type de mission que j'ai effectué au Népal, à Katmandou, pour Junior Achievement Nepal.

Nous avons décidé que j'effectuerai en septembre cette mission exploratoire auprès de l'association « Un tencho para mi pais », située à Santiago du Chili. L'autre intérêt de ce projet réside dans le fait qu'il s'agirait pour DSF d'un premier partenariat au Chili, et ainsi d'une « ouverture » de pays.

 

Avant cela, j'effectuerai donc une mission opérationnelle en Bolivie, en juillet-août. Notre premier choix était une association, foyer d'orphelins à la Paz, la capitale, mais l'association ayant des soucis logistiques, nos plans durent être modifiés au dernier moment. Et finalement je pars à Santa Cruz (deuxième ville du pays, et la plus riche), située à l'est de la Bolivie. J'y travaillerai avec Plataforma Unidos, une association qui coordonne le travail de huit autres, toutes impliquées dans l'accueil et l'aide aux enfants qui vivent dans les rues, ou qui sont en risque du fait de situations familiales difficiles.

Le seul aspect qui me gêne est qu'il s'agira d'une mission double finalement, puisqu'opérationnelle et exploratoire, alors que j'aurais aimé me concentrer uniquement sur du travail de terrain avec les bénéficiaires pour cette première mission. Mais la défection de la première association prévue à la Paz ne nous laisse pas le choix.

 

C'est néanmoins l'esprit avide de rencontres et de découvertes que je pars pour cette nouvelle expérience !

Publié dans Récits

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C
Merci pour vos encouragements !
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N
El Gringo Carlito ! Hâte de découvrir ce pays grâce à tes témoignages. J'espère que tt va bien.
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D
Toujours la même qualité de plume! Bravo
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M
tu vas encore nous faire rêver pour nous qui sommes concentrer sur notre to-do-list ! à trés vite<br /> bisous MC...
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R
Super! - bon voyage cousin, hate de lire les récits de tes nouvelles rencontres! Olivier.
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